Sincèrement, pour avoir bossé dans 4 enseignes différentes, il y a
de grandes disparités dans le nombre d'heures à travailler. Il y a
des enseignes tranquilles (même en alimentaire) et d'autres où tu
bosses comme un malade (plutôt l'hyper). La différence? Les
primes, mais pas seulement.
Il y a des boites où tu sens que tu peux évoluer rapidement en
raison du turnover, des besoins et du manque de compétences en
général. Bien entendu, là tu y crois à mort et tu te donnes à fond
(la fameuse carotte). Il y en a d'autres où il faut patienter des
années et être copain avec les bonnes personnes au bon moment.
Après il ne faut pas oublier non plus que lorsque tu es cadre ou
agent de maîtrise, il est interdit d'être malade (tu passes tout
de suite pour un salarié à problème), tu dois être hyper
disponible car entre les inventaires, les prospectus à monter,
l'analyse de tes résultats, le management, la manut, les visites
des patrons (juste délirant les moyens qu'on met parfois en oeuvre
pour préserver la carrière de notre hiérarchie), les couleuvres à
avaler ("oui Monsieur, j'ai 10 absents aujourd'hui, je ne peux pas
remplacer, mes rayons sont dégueulasses et je suis qu'une pipe"),
et l’absentéisme à combler, tu ne vas pas chômer.
Bien entendu, sur le papier tu as souvent un forfait cadre avec
l'obligation de travailler un certain nombre de jours à l'année
mais ça c'est dans le monde des bisounours. Si tu arrives à
prendre tes repos tant mieux mais dans le cas contraire, on te
demandera gentiment de les déclarer quand même qu'ils sont pris.
C'est là où je trouve que la distribution n'arrive pas à se
remettre en cause. Dans le Monde de Oui-Oui, ça serait formidable
que les distributeurs soient réglos sur le déclaratif des jours
travaillés cadre, et qu'ils ne fassent pas plus de 50H par
semaine, car oui, j'oubliais...Lorsque tu bosses 6 jours sur 7
(fini les week ends au Crotoy), et de 6H (le réveil de 4H30 ça
pique un peu) à 17H, tu sens vite la fatigue et ça devient plus
chiant de réceptionner un camion en retard ou d'accompagner tes
équipes en fin de journée. Ah j'oubliais. Il t'arrive aussi
parfois de fermer tard le soir ou de faire une grosse implantation
la nuit (genre foire aux vins) et de recommencer à 6h le lendemain
(là aussi ça pique...)
Malgré tout ça (et tout dépend de ton boss ; pour info, les petits
chefs frustrés sont légions), tu peux vite devenir addict à la
distrib. C'est un bonheur de voir tes actions payées rapidement,
de voir tes rayons mieux tenus, de voir ton magasin au facing à
8h30 après avoir vaincu l'adversité, d'être reconnu et félicité
par ta hiérarchie (c'est tellement rare que ça vaut toutes les
primes du Monde), d'arriver le matin et voir que ton chiffre
progresse, de faire des blagues avec les fournisseurs (c'est dur
aussi pour eux), de souffrir et construire avec ton équipe, de
relever l'impossible ("la réserve est blindée? Si, si, 10 palettes
ça passe chef..."), d'être reconnu et de voir pleurer les gens
lors de ton départ. Humainement, la distrib c'est fort,c'est
passionnant. Rien que pour ça, l'histoire mérite d'être vécue.
Le problème,c'est quand ça prend le pas sur tout le reste. Le
samedi, tu rentres et tu n'as qu'une seule envie, c'est dormir!!!
Mais non là tu dois enchainer avec bobonne (Elle a envie de
sortir? Ah oui j'oubliais bobonne parfois ne travaille pas en
magasin et elle ne comprend pas ton rythme de dingue). Au final,
le dimanche, à part bouffer, et dormir devant la télé, tu n'as pas
souvent envie de faire 10 km de vélo...Résultat, il passe à une
vitesse folle, Madame fait la gue*le parce qu'elle n'a pas vu le
dernier film du moment et toi tu te demandes déjà comment tu vas
faire pour implanter tes chocolats de Noel avec le reste de ta
foire aux vins en même temps que l'anniversaire et tout ca dans le
même saisonnier?
Je plaisante mais il y a un peu (beaucoup?) de vérités dans ce que
j'avance...
Alors si j'ai un conseil à te donner, ça serait celui-ci"Écoute
Bernard... J’crois que toi et moi, on a un peu le même problème ;
c’est qu’on peut pas vraiment tout miser sur notre physique,
surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un
conseil, c’est oublies qu’t’as aucune chance, vas-y, fonce ! On
sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher..."
Enfin, pour les fans du management et du Crotoy (c'est où ca?),
une petite video:
http://www.dailymotion.com/video/x4f446_bernard-blier-management_news
"Manager seulement pour le profit revient a jouer au tennis en regardant le tableau des resultats plutot que la balle"
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