Courir… ce sera désormais sans Go Sport, mais l’emploi sera préservé

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Filiale de Go Sport, l’enseigne Courir de vente de chaussures de sport, devrait bientôt passer dans un autre giron : celui du groupe Equistone Partners Europe, qui a proposé une offre de reprise confirmée par Rallye, la holding de contrôle des groupes Casino et Go Sport de Jean-Charles Naouri. Montant de l’enveloppe promise : 283 millions d’euros, pour une opération qui devrait être concrétisée a priori début 2019. Objectif de la transaction : alléger la dette de Casino, puisque Go Sport y contribue à hauteur de plus de 170 millions d’euros.

 

Avec 250 points de vente en France, Courir est une marque solide, un bon investissement pour Equistone Partners Europe, qui a damné le pion à un autre repreneur potentiel, l’enseigne britannique JD Sports. « Jean-Charles Naouri cède ici, très clairement, une pépite, qui a enregistré de très bons résultats en 2017, 40 millions d’euros d’excédent brut d’exploitation, grâce notamment au rachat par Courir l’an dernier d’Endurance Shop, enseigne spécialisée dans le running », analyse l’Observatoire de la Filière des Sports (OFS). « Cela ne devrait donc pas nuire à l’emploi du côté de Courir, le repreneur ayant tout intérêt à conserver les effectifs des quelques 300 magasins majoritairement déployés sur le territoire français ; ni du côté de Rallye, donc l’action a grimpé de plus de 5% en bourse après l’annonce de cette opération en cours ».

 

L’annonce de la vente de Courir succède ce 23 octobre 2018 à la vente, au début du mois, des locaux d’une grosse cinquantaine de Monoprix, toujours dans le même esprit de désendettement. Montant de la transaction, plus de 560 millions d’euros, payés par Générali France, l’acheteur. Et la semaine dernière, le 18 octobre 2018, les murs de 14 autres points de vente étaient cédés pour 180 millions d’euros à AG2R La Mondiale. Enfin, Casino réfléchit au sort d’une vingtaine de ses hypermarchés dans le nord de la France, les plus déficitaires sur l’ensemble de 110 Géants que possède le groupe. Leur vente permettrait à l’entreprise de récupérer 40 millions d’euros, mais là encore, les observateurs sont assez peu inquiets pour l’emploi : « on ne parle pas ici de fermetures brutales, simplement de transformations cosmétique pour les adapter aux couleurs de repreneurs comme Leclerc ou Intermarché ; ou encore, de passage à des franchises », précise un responsable RH du groupe.

 

On est loin, malgré tout, des rumeurs de rachat du groupe Casino dans son ensemble par le groupe Carrefour, qui avaient inquiété le secteur début septembre 2018. Même si, ces derniers temps, la dette de Casino a fait chuter son titre en bourse, le groupe a enregistré près de 38 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2017 : un chiffre qui permet largement de relativiser le milliard d’euros que l’entreprise veut retrancher de sa dette. « On voit bien que cette réduction de dette se fait uniquement par autofinancement et par cession d’actifs, il n’est nulle part question de plan social, au contraire : le conseil d’administration de Casino a ainsi renouvelé à l’unanimité sa confiance dans la stratégie de Jean-Charles Naouri pour la création de valeur et le positionnement unique », explique un journaliste du Nouvel Economiste. « Casino a bien fait comprendre à tous ceux qui se posaient des questions que le groupe allait mettre en œuvre toutes les actions requises afin de protéger l’intégrité sociale de l’entreprise, c’est-à-dire l’emploi et les salariés. Carrefour a fait le choix de procéder à certains licenciements, chez Casino on préfère clairement réorganiser sans casse sociale ».

 

 




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