La laitière et le pot au lait
Supérette, sur sa tête, portait un pot au lait, Pour le vendre au supermarché.
Légère et court vêtue, elle avait rendez-vous Chez le chef de rayon, qui lui fit les yeux doux.
Dans la tête de la fermière, Les pensées les plus folles percèrent.
De l'argent de son lait, bâtissait des projets, Achetait un cent d'œufs, faisait mille couvées,
Embauchait tout le voisinage, A faner en ses pâturages.
Et qu'en tout le pays les tables Honorent les fruits de son étable !
" Tout doux, ma demoiselle, ne nous échauffons point Il faudra, pour ce faire, m'obéir en tous points : Car vous n'êtes point seule, en vos pays, à traire.
Et je puis, si je veux, vous préférer vos pairs !….
Votre lait de surplus, n'a point tous les attraits, Tantôt il est trop clair, et tantôt trop foncé.
Il vous faudra, pour me plaire, Consentir quelques rabais, Tous les matins me le livrer, En mes rayons me l'installer, Financer la publicité, Et tous les jours d'anniversaire, Faire un cadeau à mes compère s.
A cent jours je vous paierai.
Si dans le besoin vous étiez, Attendant de toucher la paie, Sachez que je peux vous prêter, Avec bien sûr un intérêt.
Les affaires sont les affaire s, C'est à prendre ou à laisser.
Vous en voulez cent sous ?
Je vous en donne la moitié."
La fermière, sens dessus dessous, Partit sans se retourner, Dans le fossé vida son lait, Congédia son jeune vacher. Adieu, veaux, vaches, cochons, couvées.
c:ATTAC
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