Réussir sa période d’essai dans la grande distribution et le commerce

Temps de lecture : 7 minutes

Souvent, la période d’essai dans un nouveau job n’est pas facile : nouveaux rythmes, nouveaux enjeux, stress, fatigue, angoisses…. Pourtant, tout nouvel embauché se doit de la réussir, faute de quoi il ne transformera pas l’essai… Et ne sera pas maintenu à son poste.

Beaucoup de pression, donc, beaucoup de tension aussi….. Alors comment prouver que vous êtes le bon candidat et qu’on vous a embauché à raison ? Comment faire vos preuves, plaire au plus grand nombre et en particulier à votre hiérarchie et aux décideurs des RH ? Comment, car c’est tout aussi important, vous faire accepter par vos nouveaux collègues et vous intégrer dans l’entreprise ?

Voici donc quelques conseils pour faire bonne impression dès les premiers jours, et continuer sur la bonne voie pendant les quelques semaines / mois prévus pour votre période d’essai. Ils sont essentiels non seulement pour conserver votre poste, mais pour tout le reste de votre carrière dans l’entreprise.

« Une étiquette est très rapidement collée sur les nouveaux arrivants, en revanche, elle est quasi impossible à enlever, ensuite », métaphorise un sociologue du syndicalisme et des relations professionnelles de l’Université Paris-Saclay. « En clair, vous serez très vite catalogué. Et si on vous classe dans la mauvaise catégorie, les a priori négatifs seront ensuite quasiment indélébiles ».  


Faites le premier pas vers les autres


« Mon conseil, s’il n’y en avait qu’un seul à retenir, serait donc de faire le premier pas et de prendre l’initiative d’aller vers les autres, sur le nouveau lieu de travail », analyse l’AFPTO, l’Association Française de Psychologie du Travail et des Organisations.

« Cela veut dire saluer l’équipe le matin, sourire quand on croise quelqu’un, être serviable et poli, aller vers les autres, amener un gâteau pour tout le monde, de temps en temps. De nos jours, dans les entreprises, et en particulier dans la distribution, tout va de plus en plus vite. Les cadences augmentent avec le rythme de consommation des clients, qui veulent acheter, être livrés, consommer, dans des délais de plus en plus courts et avec des exigences de plus en plus pointues (lieux de livraison, amplitude horaire, emballage, choix des produits….).

Bref, ce sont des marchés sur lesquels tout s’accélère. De ce fait, en interne, on prend de moins en moins le temps de se voir, de se croiser ou de se parler. Les nouvelles technologies ont évidemment encore amplifié le phénomène puisque l’on ne se déplace plus d’un bureau à l’autre, on s’envoie un email, ou un SMS. Le contact physique, dans ces domaines d’activité ou la productivité et l’efficacité sont directement liées à la vitesse d’exécution, tend à s’effacer au profit du contact virtuel ».


Faites-vous remarquer, positivement

L’intégration est plus difficile car on identifie moins vite les gens quand quasi tout passe par téléphone ou internet. Autre phénomène, aussi : avec la virtualisation des contacts dans l’entreprise, les collectifs peuvent aussi être moins puissants, en tout cas d’un point de vue physique, sur le lieu de travail. Ou, quand ils existent, les petits groupes solidaires et soudés sont plus fermés, plus difficiles à intégrer, plus méfiants du « nouvel arrivé« .

Résultat : pour réussir sa première semaine, il faut réussir à se faire remarquer, dans le bon sens du terme. Que vos collègues immédiats sachent qui vous êtes, comment vous vous appelez et quel poste vous avez pris. Qu‘ils aient compris que mieux vous vous intégrerez, mieux ce sera aussi pour eux. Car votre nouveau job a directement une incidence sur le leur. Essayez, aussi, de nouer un contact un peu privilégié avec un collègue présent dans l’entreprise depuis longtemps. Il pourra vous aider à vous repérer, à vous orienter et à prendre vos marques. Il aura pour rôle de vous ‘introniser’ efficacement auprès des autres ».

Communiquez avec votre hiérarchie et vos collaborateurs


Trouvez la bonne nuance dans vos premiers rapports avec votre nouveau patron, votre nouveau chef de service, vos supérieurs hiérarchiques directs et, plus globalement, tous les N+1 ou +2 qui auront à jouer un rôle direct dans votre évolution de carrière et les prises de décision vous concernant.

« C’est peut-être le plus délicat, car il faut trouver le juste milieu entre en faire trop, et pas assez », explique l’Association Française du Coaching Professionnel.

« Demandez un rendez-vous de premier contact, à votre arrivée, formel (bureau) ou informel (cafétéria). Vous discuterez de ce que vous attendez mutuellement et échangerez sur votre vision de ce qu’est une période d’essai réussie. Il faut que vous démarriez avec une idée précise des critères qui vont justifier de vous garder. Ils constitueront votre feuille de route pour avancer dans la bonne direction tout au long de cette période d’essai ».


Posez les bases d’une relation claire et harmonieuse

Parallèlement à cette prise de contact avec votre hiérarchie, faites de même avec les équipes dont vous avez le management. Si vous êtes cadre : ce premier contact sera déterminant pour toute la suite de vos relations avec elles. Comment vous échangez (style direct, familier, ampoulé…) ; cloisonnement strict du privé et du professionnel ou amitiés possibles en dehors du travail ; exigences sur les horaires, la ponctualité, l’assiduité, etc…. ou flexibilité sur ces questions ; télétravail ou travail posté, respect des calendriers et des cahiers des charges, rapport au client, etc….

Ce que vous mettrez en place dès votre arrivée donnera le tempo pour la suite de votre mission. « Cadre ? Cela permettra à vos collaborateurs de comprendre ce que vous attendez d’eux et quel type de management vous pratiquez. Subordonné ? Cela permettra à vos managers de voir quelles sont les qualités pour lesquelles il peut clairement compter sur vous, et de retenir vos points forts. Dans les deux cas, les règles explicites ou tacites seront claires pour tous et les rapports en seront harmonisés ».

Prouvez au recruteur qu’il a fait le bon choix

« Ce qui fera qu’une période d’essai est réussi aux yeux d’un recruteur, c’est le sentiment d’adéquation entre la personne qui lui a plu à l’entretien d’embauche, et la personne qui arrive sur le lieu de travail pour prendre le poste décroché », estime l’EMCC France (European Mentoring and Coaching Concil).

« Celui qui vous a recruté n’a pas envie de s’apercevoir qu’il s’est fait avoir sur la marchandise. Vous avez mis en avant des compétences, pendant votre entretien d’embauche. Vous vous êtes vendu d’une certaine manière, la période d’essai doit en être le parfait reflet. La preuve d’une promesse réalisée, aux yeux de votre nouveau patron.  Donc, la règle d’or, c’est : prouvez que le recruteur a eu raison de vous embaucher ! Faites ce que vous avez dit que vous alliez faire, démontrez que votre valeur est réelle ».


Gardez une preuve de tout ce que vous avez fait pendant cette période d’essai

Les missions relevées brillamment, les compliments qu’on vous a faits, ou au contraire des remarques moins positives pour savoir ce sur quoi vous devez progresser, ce sur quoi on vous a apprécié, et l’avoir en tête à la fin de la période d’essai vous permettra de justifier du travail accompli, et des progrès effectués.

Vous pourrez défendre votre bilan tout en négociant de meilleures conditions salariales, voire l’intitulé de votre poste.


Servez-vous des réseaux sociaux


Dernier conseil : trouvez le bon dosage pour votre manière de communiquer sur les réseaux sociaux. Montrez que vous êtes heureux de commencer ce nouveau job et mettez à jour vos diverses informations de profil.

Postez de temps en temps pour montrer que vous restez motivé, que vous vous intégrez bien à l’équipe, mais pesez toujours les mots. Ne soyez jamais grivois ou insultant. Ne faites pas de sous-entendus déplaisants ou d’humour gras, etc… Mais n’en faites pas trop non plus !

Un nouvel arrivé qui inonde les réseaux sociaux de posts va donner le sentiment d’être intrusif, de vouloir forcer l’intégration, d’en faire trop, de se prendre pour ce qu’il n’est pas, etc…

« C’est vraiment, comme le reste, une question de nuance à trouver. Montrer qu’on est là et bien là. Mais sans devenir encombrant, en résumé », explique l’Observatoire de l’Insertion Professionnelle de Sciences Po, à Aix-en-Provence.


Un peu… mais pas trop !

« Ne pas trop trompéter alors qu’on est le petit nouveau. Mais prouver qu’on
est sociable, qu’on s’est bien fait accepter du groupe et que les choses vont bien se passer. Il faut la même retenue bien dosée sur les réseaux sociaux que pour les vêtements. On n’accueille pas de la même manière une personne qui arrive en mode BCBG dans une entreprise où tout le monde est en jean baskets. Et inversement. Il faut s’adapter aux codes numériques de l’entreprise sur les réseaux sociaux, comme au code vestimentaire de sa nouvelle boîte. Et tout est à l’avenant !

Doser, c’est le secret : ne pas raconter l’intégralité des dix dernières années de sa vie privée la première semaine. Ne pas donner le sentiment d’être collant avec les collègues que vous apprécierez le mieux. Toujours vérifier qu’ils sont disponibles avant de les déranger… Des réflexes de base à toujours respecter, surtout dans les premiers temps de votre nouveau travail ».   


Faites le bilan personnel de votre période d’essai

Vous vous êtes bien intégré auprès de vos collègues. Votre hiérarchie directe et indirecte vous apprécie. MAIS, le job en lui même ne vous convient pas tout à fait. Cela arrive…
L’employeur évalue si vous êtes fait pour ce poste durant cette période d’essai. Cependant, cela vous permet également de déterminer si ce poste est fait pour vous.

Vous êtes tout à fait libre de rompre votre période d’essai à tout moment, et sans motif. Vous aurez évidemment des délais de prévenance et de préavis à respecter.
Néanmoins, la politesse et la courtoisie voudront que vous préveniez votre employeur au plus vite. Dès que vous pensez avoir un doute sur votre capacité ou envie à poursuivre la mission qui vous a été confiée, parlez-en !

En exprimant votre ressenti, votre supérieur peut vous proposer des solutions afin que vous puissiez vous épanouir à votre poste.
D’autant plus s’il apprécie votre travail et votre personnalité. Ce qui est forcément le cas si vous avez suivi nos conseils 🙂

Vous êtes sûr que ce job n’est pas pour vous ? Rompez votre période d’essai, actualisez votre CV, écrivez des lettres de motivations qui déchirent et remettez-vous en quête du poste idéal :




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