Alexandre, chef de rayon, nous raconte son parcours

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Aujourd’hui, nous rencontrons un chef de rayon, acteur clé de la distribution. Nous essayerons de mieux comprendre avec lui les enjeux de son métier, son parcours ou encore sa motivation

Alexandre est chef de rayon au sein d’une enseigne de Bricolage. Ses six allées et son équipe développent plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires par an.

Distrijob : Bonjour Alexandre, cela fait presque 6 années que vous travaillez pour la même enseigne, comment êtes-vous arrivé à ce poste ?

Alexandre : Au cours de mes études en école de commerce, j’ai privilégié l’Alternance. J’avais la ferme envie de manager, certes sans trop savoir ce que cela voulait bien dire… J’ai eu la chance de démarrer et de passer 3 années au sein d’un magasin en région Parisienne. A la fin de mes études, et après avoir fait le tour d’un magasin de taille plus restreinte, j’ai souhaité basculer sur un rayon de plus grande importance, ce qui fut accepté pour un magasin attenant la ville de Lyon.

Distrijob : Fort de 6 années d’expérience et à présent conscient des enjeux du management, comment décririez-vous votre management ?

Alexandre: J’ai bien évolué de ce côté-là. Enfin j’ai évolué ; « bien », cela dépend. Ayant eu 4 personnes à animer à l’âge de 22 ans, j’ai tout d’abord usé de leviers très scolaires et difficilement compréhensibles pour les équipes. Par exemple la liste de courses à faire dans la semaine pour chaque vendeur ou encore les stratégies pompeuses envoyées directement par mail, sans autre forme d’explication et sans donner le sens de ces actions à mener… J’ai ensuite compris que le management en distribution était avant tout une forme d’exemplarité, par le terrain tout autant que par la rigueur de la formalisation.

Distrijob : Et donc aujourd’hui, combien de personnes encadrez-vous et comment avez-vous évolué ?

Alexandre : A présent, j’anime une dizaine de personnes et je m’aperçois que je manque certainement d’un peu de paternalisme. Je reste toutefois dans une logique gagnant/gagnant. Je prends du temps pour la bonne formation de chacun, pour leur permettre de se dévoiler au mieux, d’atteindre leur objectif professionnel… Par le terrain, dans un management baladeur, je démontre que je ne suis pas l’homme d’une chaise de bureau. Dans un souci participatif, je leur fais néanmoins part des présentations stratégiques données à mon patron… Finalement j’ai un management de terrain, par le terrain et quelque peu projectif et participatif.

Distrijob : Fort de cette expérience, quel conseil donneriez vous à un jeune manager qui débute dans la distribution ?

Alexandre : Avant tout être humble. C’est le plus souvent les équipes de terrain qui vous apprendront votre métier. Ensuite, ce sont ces mêmes hommes ou femmes qui feront la réussite de votre compte d’exploitation. Passez par une vraie phase d’observation, faites du terrain et donnez du sens à chaque orientation stratégique.

Distrijob : Une fois ces enjeux intégrés, que souhaitez-vous faire ?

Alexandre : Pérenniser les indices de performance au vert puis partir sur un projet d’encadrement plus important. Aujourd’hui à presque 5 millions d’euros de CA, je peux justifier mon souhait d’accéder à un poste de chef de secteur, avec de nouveaux enjeux économiques et d’encadrement.

Distrijob : Quels avantages présente le métier de chef de rayon, comparé à un autre ?

Alexandre : Très clairement la liberté d’action, l’autonomie et un vrai rôle de manager. Vous êtes réellement seul maitre à bord et votre patron jugera de vos indices de performance seulement et pas des moyens de les atteindre, si vous restez dans des logiques positives bien sûr.

Distrijob : Et les moins de votre métier ?

Alexandre : Les horaires sont parfois un peu contraignants, mais comme cela doit être normalement accompagné de réussite humaine et économique, on le vit finalement très bien. Le plus dur, je crois que c’est le manque de reconnaissance de notre métier sur la place public. « Chef de rayon » ne fait pas le même effet que « chargé de communication » et pourtant notre métier est certainement plus riche, plus rémunérateur et plus évolutif.

Distrijob : Dernière question, vous gagnez combien aujourd’hui, après 3 années d’alternance et 3 années de CDI ?

Alexandre : Ah ! La question à laquelle les Français ne souhaitent pas répondre ! Tout compris (primes, participation, etc ), je suis à plus ou moins 37 000 euros par an.




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