Distributeurs recherchent désespérément personnels qualifiés dans les métiers de bouche !

Temps de lecture : 4 minutes

Les enseignes de la grande distribution connaissent toutes le même souci : une pénurie d’ouvriers qualifiés dans les métiers de bouche : poissonniers, bouchers, traiteurs, pâtissiers et boulanger manquent cruellement à l’appel, et pourtant : les offres d’emploi ne manquent pas. « Les personnels qualifiés ont tendance à préférer monter leur affaire en centre-ville, ou à se faire embaucher dans des boutiques plus petites et au standing plus élevé que les grands magasins, et pourtant, la grande distribution représente aujourd’hui encore 20% de nos clients en France, c’est un secteur qu’il ne nous faut pas négliger, parce que c’est aussi grâce aux grandes enseignes que ces professions d’artisanat ont su évoluer et sont restées vivaces malgré le développement à toute allure du numérique et de la consommation sur internet », explique l’U2P, l’Union des Entreprises de Proximité.

 

Selon l’Observatoire PME-Grande Distribution, « certaines grandes enseignes sont aujourd’hui obligées de fermer leurs stands de métiers de bouche un jour par semaine, faute de personnel suffisamment nombreux pour organiser les rotations sur toute la semaine, alors que ce sont des corners stratégiques pour les supermarchés, ceux qui leur donnent une image de fraîcheur, de qualité de service comme de qualité de produits. Or, en 2018, ces métiers qui restent des métiers nobles ne font plus envie aux jeunes qui sortent de CAP ou de Bac Pro, voire de BTS. Le secteur de la grande distribution ne les fait plus suffisamment rêver, alors que les médias et les émissions de divertissement ont fait de la pâtisserie, de la boulangerie ou de la boucherie quasiment des métiers d’art, qui ne sont plus perçus que comme l’apanage des grands chefs ou des meilleurs ouvriers de France. Il y a un décalage entre la perception « médiatique », « fantasmée » de ces professions, et la réalité économique et concrète qui fait qu’au quotidien, les clients français ont besoin d’avoir près de chez eux, dans leur grande surface notamment, un boucher, un boulanger ou un pâtissier ».

 

Résultat : si vous êtes concerné et qualifié dans l’un ou l’autre de ces métiers de bouche, sachez qu’un boulevard s’ouvre devant vous : « Les ouvriers qualifiés dans ces spécialités que sont la poissonnerie, la boucherie, la pâtisserie…. Sont aujourd’hui des gens qui posent quasiment les conditions qu’ils veulent à l’embauche : ils savent que si c’est refusé par une enseigne, une autre les accueillera à bras ouverts. En fait, ça n’est pas compliqué : les grandes surfaces se les arrachent. Ce sont donc aujourd’hui des métiers très bien payés, c’est l’embauché qui donne ses ambitions salariale aux recruteurs, et en général, ils s’alignent », analyse l’Union des métiers de la Viande. « La désaffection s’aggrave dans les rayons et même si le phénomène n’est pas tout à fait neuf, il s’accentue ces derniers mois. Or, ce sont des rayons qui répondent aux besoins primaires des consommateurs, c’est d’abord pour venir s’approvisionner en denrées consommables et alimentaires qu’ils viennent faire le plein à la fin de la semaine dans leur hypermarché ou leur supermarché. Les métiers de bouche sont, encore une fois, des secteurs clés, stratégiques, cruciaux pour les enseignes, qui ne lésinent pas sur les moyens pour débaucher, y compris chez les concurrents, les professionnels qui permettront de faire vivre ces rayons ».

 

Les candidats se verront donc souvent proposer un salaire mensuel supérieur à 2500 euros par mois, parfois jusqu’à 4000 euros mensuels, sur 13, 14, voire 15 mois, pour des semaines de 35 heures et 6, 7 ou 8 semaines de vacances par an !!! Autre élément important à savoir : sur ces métiers, aucune enseigne ne refusera jamais un candidat parce qu’il a plus de 35 ans, ou même 50, au contraire : les seniors sont appréciés parce qu’ils ont souvent l’expérience nécessaire pour pouvoir former les jeunes non qualifiés, ou en réinsertion, que les marques vont aussi de plus en plus souvent chercher auprès des acteurs sociaux, préférant former elles mêmes leur personnel que de manquer de bras. Si vous êtes en fin de carrière ou au contraire, sans diplôme mais motivé, allez y, cela peut fonctionner !

 

Les métiers de bouche emploient aujourd’hui plus de 330 000 personnes en France, dont près  d’un tiers dans la grande distribution, pour 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Longtemps peu valorisés, ils offrent aujourd’hui une réelle attractivité et des possibilités d’embauche quasiment illimitées, en France mais aussi à l’international où le savoir faire français est très recherché. Les grandes surfaces, mais aussi les chaînes de distributeurs comme Paul, la Mie de Pain, Le Bœuf Tricolore, etc… recrutent toute l’année, dans toutes les régions. Ce sont aussi des métiers qui ont évolué, qui se sont renouvelés ces dernières années, avec une offre de plus en plus diversifiée : faut-il le rappeler, ces PME constituent toutes ensemble « la première entreprise de France »… L’innovation est aussi à la pointe dans ces secteurs où les consommateurs sont à l’affût de nouveaux produits et de nouvelles idées, tandis que les filières de formation se diversifient en conséquence.

 

 




9 commentaires

arthur le 31 mai 2019

il faut savoir néanmoins que les bouchers et charcutiers sont exposés à des risques professionnels importants : ils subissent des accidents du travail ayant un taux de fréquence et de gravité supérieur à la moyenne des professions, d’ou la nécessité d’une bonne formation aux bons gestes . voir : La prévention des risques professionnels des bouchers et charcutiers : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=514

Ducatel le 29 juil. 2018

Bonjour , madame , monsieur
Tout d’abord je suis d’accord avec les commentaires de Mr Debock sur beaucoup de point .
Vous dites que beaucoup de personnels des métiers de bouche se mettent a leur compte , on ne doit pas avoir la même vision des choses , le nombre d’artisan est en diminution constante !
Pratiquement aucun jeune ne s’installe.
En ce concerne l’embauche en grande surface pour un métier de bouche j’ai testé , j’ai 14 ans d’expérience en pâtisserie et la paie ne dépasse pas les 1300 par mois (certaine enseigne on plus d’avantage peut être mais sa tourne pas énormément ) , c’est payé au lance pierre !
Concernant un chef de rayon j’en ai connu un qui n’allait pas au de 1500 par mois…
Je ne sais pas qui vous as donné ces chiffres dans ces écoles de formation mais
merci la prochaine fois d’aller les petits commerçants ( pas que des parisiens au revenu élevé)
Si vous voyez une annonce a 26 000 euros brut en seine maritime en grd surface je suis preneur.
Cordialement

Mehault le 12 juil. 2018

Bonjour,
Pour la rédaction de cet article, nous avons interviewé des personnels qui nous ont pour la plupart montré leurs fiches de paye : 23 000 à 26 000 euros en brut annuels en tout début de carrière dans la marée ou la boulangerie, 29 000 pour un chef de rayon, 38 000 en boucherie. Et avec 5 années d’ancienneté, 39 000 euros annuels pour ces mêmes métiers de poissonnerie et boulangerie, et jusque 49 000 euros annuels en boucherie, davantage avec plus d’ancienneté : parfois autant qu’un directeur de magasin. Ce sont également les grilles communiquées par les écoles de formation que nous avons contactées, à partir de leurs bases de données d’anciens élèves. Bien cordialement. MM

DEBOCK ERIC le 3 juil. 2018

35H HEBDO ? 4000 € MENSUEL ? 8 SEMAINES DE CP ?
JE TRAVAILLE EN GMS DEPUIS PLUS DE 20 ANS ET JE PEUT VOUS DIRE QUE LA RÉDACTION DE CET ARTICLE MANQUE DE PROFESSIONNALISME DE LA PART DE SON AUTEUR ,IL SERAIT BON DE VÉRIFIER VOS SOURCES SUR LE TERRAIN MONSIEUR OU MADAME …
PUR UN MANAGER (SURTOUT EN PRODUIT FRAIS) LA DUREE DE TRAVAIL HEBDO EST PLUTO DE 50 H EN MOYENNE.
SI IL EST VRAIS QU UN SALAIRE A L EMBAUCHE EST FACILEMENT SUPERIEUR A 2500 € BRUT (ENVIRON 1800 NET) SI ON A UN PEU D’ EXPERIENCE ON ATTEINT QUE TRES RAREM%ENT (VOIR PLUS DU TOUT) 4000€ BRUT, ON ARRIVE A ATTEINDRE OU FRANCHIR LES 3000 € BRUT APRES PLUSIEURS ANNÉES DANS LA MÉMÉ ENTREPRISE.
CHEZ LES ENSEIGNES D’ INDÉPENDANT C EST 5 SEMAINE DE CP ET POINT…
DANS LES GROUPES 5 SEMAINES DE CP ET DE 14 A 18 JOURS DE RTT
SOUVENT TRAVAIL 6 JOURS SUR 7,LES FÉRIES,LE DIMANCHE,RÉVEIL A 4H DU MAT ETC…
EN RÉSUME UN TRAVAIL DIFFICILE PAS FORCEMENT BIEN PAYÉE AVEC DES CONDITIONS DE TRAVAIL QUI SE DÉGRADENT D’ANNÉE EN ANNÉE? PAS TRÈS ATTRACTIF DONC
IL FAUT ETRE PASSIONNER PAR CE QUE L ON FAIT POUR SE LANCER ET POUR DURER
VOILA UN AUTRE APERÇU MERCI…

Tony le 2 juil. 2018

Dire que les grandes enseignes ont fait évoluer l’artisanat c’est peut-être se moquer des artisans, non? Ou de la publicité mensongère vis à vis des consommateurs. Avec un tel savoir-faire qui vaut de l’or ouvrant des opportunités même à l’étranger, c’est bien plus intéressant que de travailler dans un supermarché en etant payé des cacahuètes. Normal que ça se bouscule pas.

Makno le 2 juil. 2018

Je ne sais d’où provienne les infos sur les salaires. C’est faux bien sut.

Mousset A le 2 juil. 2018

Avant de vous avancer sur un montant de salaire ,renseignez vous auprès des bouchers de la grande distribution .Pour ce qui est du salaire dites moi où, je postule tout de suite .

Portes le 2 juil. 2018

Ancien cadre dans la GMS, je dois dire que rien ne change et surtout pas les méthodes managériales, le salaire est une chose, l’évolution et les conditions de travail en sont une autre !
Et sur ces points il y a un gouffre à combler…

Mo hh le 2 juil. 2018

C’est toute à fait normal peut-être qu’ils doivent se poser des questions notamment sur la vie privé des employés de ce domaine de l’an GMS travaillé tout l’est week-end les jours fériés sans compter travailler 6 ou 7 jours/7 et je parle même pas à Salaires minable et aucune reconnaissance dans la plus part des entreprises du secteur c’est juste le retour du bâton après 23ans de poissonnerie c’est de pire en pire.

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